C'est reparti !

Jeudi On Zoute 2005 – Saint Malo beach 23h15

Exercice pratique n°1

J’ai déjà commencé le journal par un premier brouillon. Quelques heures se sont écoulées depuis. Passées en la compagnie de Pierrick, venu déposer ses photos à la Galerie, avant de repartir pour l’Allemagne. A l’arrache !

J’ai du jeter aux oubliettes les obligations pressantes qui devaient me retenir pour la préparation du vernissage. Et l’ouverture de cet espace, le Journal, n’en est pas une des moindres, … d’obligation. C’est même une telle jubilation de retrouver le clavier qu’il ne saurait y avoir de bon vernissage demain soir, sans une proclamation de cette ouverture.

Nous avons quand même dîné ensemble de quelques pâtes fraîches épicées, en accompagnement d’un filet mignon coupé en dés, et revenus ensuite.

Pendant ce temps, Séverine est partie à Dinard pour « zouter ». C’est avec regret que j’ai du renoncer à cette sortie, prometteuse de rencontres diverses et d’ambiances variées. C’est un vrai plaisir que de cheminer ainsi de galeries en galeries, suivant des flux de personnes qui se pressent à l’intérieur de lieux habituellement si fermés ; comme réservés, de ceux que l’on côtoie à travers une vitrine. Cette manifestation est une vraie réussite. Je ne l’ai découverte que l’année dernière, mais de l’intérieur, et je me suis félicité de ce que ce genre d’animations puisse avoir lieu, et surtout, qu’elles puissent rencontrer un aussi franc succès. Ce soir donc, Séverine parcourt de jolis endroits, et je reste avec ma page blanche.

J’ai fait de cette exposition, et du vernissage qui l’inaugurerait, un véritable objectif dans l’année des Vélos Bleus. Et je suis d’ores et déjà heureux de pouvoir jouir du résultat premier : la réunion d’un ensemble de créations visuelles, dont la cohérence thématique ne peut être mise en doute, et doté d’une qualité qui témoigne de son intérêt.

C’est une expérience vraiment sensass que de se retrouver en face de travaux qui forment, à chaque fois, une réponse à l’idée du projet, formulé initialement. A savoir : se laisser porter par ses impressions lors d’un travelling cyclopédique, effectué le long des bassins qui accueillent les activités industrielles du port de Saint Malo. Pour ceux qui l’ignoreraient, ce port est constitué de 4 bassins distincts reliés par des ponts levants. Il s’agit d’une aire géographique relativement méconnue, eut égard aux paillettes d’Intra Muros, et de façon plus confidentielle, à la bonne réputation des quartiers de Paramé et de Saint Servan. On me pardonnera cette classification dont le mérite recherché consiste dans une présentation rapide et forcément gaillarde d’une réalité déjà moins connue lorsqu’on a passé le barrage (…de la Rance). Séparant Saint Malo en Isle du centre géographique de la ville, le bien nommé quartier de la gare, cet environnement industriel porte les traces d’une histoire forte, mais plus récente que celle qui est chantée sous les remparts. Même si les savoirs faire qui ont animé, pardon qui animent, ce port sont intimement liés aux racines de Saint Malo.

Nous avons fait notre balade un dimanche, et l’avons renouvelé un vendredi, mais à l’heure du déjeuner. Devons-nous croire que c’est la seule cause de l’absence totale de mises en scène d’activité sur les travaux de peinture, de dessins et de photographie qui nous ont été remis ???

On pourrait discuter du moment pendant lequel ces artistes ont fréquenté le port ; on pourrait aussi discuter l’échantillon des personnes présentes à cette manifestation. Il n’en reste pas moins que ces presque quinze artistes ont porté un regard sur cet endroit et que ce n’est pas l’activité des grues ou des bateaux qui surgit. Bien sur, la séduction opère, et cela se sent : cet un environnement qui inspire, qui transmet une odeur forte ! La beauté semble là toute prête pour ces regards avides de beauté. De là sans doute aussi ces nombreuses touches d’humour, qui foisonnent au détour d’une toile, d’un dessin, ou de certaines photos. Le lieu est interrogé, et l’on nous donne à voir de nouvelles perspectives pour le regard. On s’étonne vraiment que ce lieu n’ait pas l’attention et la lumière qui devraient être les siennes.

Car chacun a son mot à dire sur le port, sur son devenir, sur son passé, sur sa beauté ou sa laideur…

Ce serait tellement chouette que le port soit valorisé dans son image, et habillé de nouveaux atours, qui feraient de lui un passage obligé de ville, comme un contrepoint esthétique et historique aux remparts qu’il entoure.

Ce soir, nous ouvrons les pages de notre nouvelle tribune. C’est un espace public et citoyen qui sera consulté par 5, 15, 50 ou 200 personnes, peu importe. Mais il est ouvert et l’expression possible, avec l’espoir que nous saisissions cet espace de parole pour contribuer à avancer dans nos réflexions et nos projets.

C’est un outil avant tout, qui correspond naturellement aujourd’hui aux nouvelles formes de relations sociales. Il ne s’agit pas de peser le pour ou le contre d’internet mais simplement de donner sa place à ce média et à en user puisqu’il nous permet de créer un espace de discussion publique (là ou justement l’on se plaint trop souvent de ne plus rencontrer de débat), de voisinage (parce que chacun se sent concerné par la vie de sa cité), de communauté d’intérêts (parce que j’adore la S-F et la cuisine au wok).

Le mode d’emploi viendra au fur et à mesure.

Bonne et grande soirée !