24h à Paname

Saint Malo Beach – 11/09/05

Un billet A/R en poche pour 2 rendez-vous à Paris. Voilà Pyf en route pour une vadrouille en solo, armé de son Sony W1, et d’une besace en bandoulière. Autant dire que je voyage léger.

Je ne me souviens plus vraiment de ma dernière escapade, autant dire que je suis ravi. Mon programme est forcément condensé et des plus simples : l’exposition « Big Bang » à Beaubourg, shopping et petite marche pour me rendre du Ier à Bastille, pour arriver chez Hervé.

Aussitôt arrivé, je file prendre le métro, direction Porte de Clignancourt, via le tunnel de Montparnasse. Je découvre le nouveau tapis roulant qui file ses 9 km/h. Il est pourvu d’une rampe d’accélération et de décélération et permet de franchir les deux ou trois cents mètres très rapidement. Je retrouve l’odeur du métro ; mélange de caoutchouc chauffé, de sueurs rances et de trop de parfums pour qu’on puisse encore en distinguer les contours. Pour le souvenir, ça reste supportable, mais à coté de la plage du sillon, et du vent chargé d’iode que nous avons chez nous, c’est proprement irrespirable.

Je descends à la station Odéon et reste quelques secondes en arrêt devant Danton, un haut lieu de rendez-vous qui doit rappeler bien des souvenirs. Je ne m’y arrête pas mais continue mon petit pèlerinage en filant vers la rue Saint André des Arts. Je fais une courte pause devant le cinéma qui programme en continu les films de Bergman pour arriver ensuite rue de Savoie, pour effectuer une courte visite à Martine. Martine, dirigeante d’Interface, une société que j’ai fréquenté très tôt pendant mes études, et qui m’accueillera pour mon premier contrat de travail en CDI. Un vrai repère dans ma vie, tant il est vrai que cette relation s’est transformée dans une amitié que j’aime à entretenir en passant un petit moment là-bas quand l’occasion se présente. Nous nous rendons ensuite chez elle, Place Saint Michel pour une petite collation.

Et je file car les minutes passent, et je veux prendre mon temps à Beaubourg. J’y arrive enfin, après avoir fait l’emplette d’une paire de Birkenstok, que je me suis empressé d’enfiler pour être plus à l’aise.

Il était urgent de revenir dans ces lieux. Ce n’est pas sans raison qu’on dit communément que l’art s’apprend dans les musées. Une par une fréquentation assidue du Louvre que je me suis forgé une culture artistique et que mon œil a pu se faire aux beaux arts. Cependant, trop longtemps ma culture s’est limitée aux œuvres classiques, et j’avais hâte de me replonger dans une atmosphère plus contemporaine, car plus en phase avec la culture des artistes que je rencontre.

Et quel plaisir ! Beaubourg reste un des temples de l’art contemporain, et ses fonds sont composés d’œuvres qui sont autant de repères fondamentaux du XXème siècle. Je me suis donc plongé dans la grande exposition du moment : « Big Bang ». Une recomposition par thèmes de l’art contemporain, du début XXème à nos jours. Chaque thème est abordé dans son traitement pictural, architectural, sculptural, littéraire, ou par toute autre forme d’expression artistique (vidéo, cinéma, photo, etc.) Ce parcours est un rien déroutant, tant les juxtapositions de certaines œuvres peuvent parfois surprendre. Il n’en reste pas moins que cette exposition répond très bien à ce que je pouvais attendre de cette visite : m’offrir un panorama circonstancié de plusieurs courants d’expression artistique de l’art contemporain.
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Comme au Louvre, je reste subjugué et impressionné par la force de certaines œuvres. On voit bien d’ailleurs que certaines d’entre elles n’ont leur place que dans un musée et qu’elles ont un rôle à jouer dans l’éducation des hommes. On reste parfois interloqué devant la puissance et l’audace de certains artistes, n’hésitant pas à se jouer des tabous et des conventions les plus fondamentaux. C’est un moment rafraîchissant. On se sent porté et élevé ; les perspectives se démultiplient et la réalité s’ouvre sur sa pluralité.

Le catalogue est disponible à la galerie. Sinon, rendez-vous à Beaubourg ou dans tout autre musée pour profiter du Beau ! C’est vital et nécessaire pour notre équilibre.

J’en profite pour prendre quelques « clichés »

Paris s’offre dans tous ces contrastes, que nous ne connaissons pas en province. Certaines scènes urbaines sont toujours surprenantes, comme cet homme, reclus dans son abri, sur une place dans le marais ; comme tous ces gens qui passent devant vous en parlant seuls ; comme tous ces autres qui se pavanent tels des paons à la recherche d’on ne sait quel éclat. On paye son demi 3,5 euros et on prend alors le temps de bien le savourer !!! On s’amuse de retrouver le walk-man remis au goût du jour avec l’Ipod : Sony détrôné par Apple.

Prendre le temps de marcher dans la rue, flâner au gré des envies, léchant quelques vitrines, le regard tendu vers cette abondance…

Pour arriver enfin chez mon pote Hervé. Revoir avec lui les plans de la maison, qu’il me fait revoir de fonds en comble ; prendre le poul de la capitale au travers de ses impressions affûtées et surtout, discuter ensemble de l’exposition de Séverine qui pourrait avoir lieu chez lui, en novembre.

Car Hervé habite un endroit, qui est non seulement très agréable à vivre mais aussi pourvu d’un volume très important. Et notamment d’un rez-de-chaussée qu’il envisage de transformer en espace d’exposition : donc, nous allons l’inaugurer dans cette nouvelle fonction par l’organisation d’une exposition qui va mettre le feu à la capitale. Les vélos Bleus à l’assaut !!!

Vendredi matin, réveil difficile pour un retour express à Saint Malo.

"Bonjour la Rance !"
Car lorsuqe je quitte et reviens à Saint Malo, depuis 4 ans, je salue la Rance à cet endroit. C'est devenu le signal de la maison, du départ et du retour. Comme une amie, voisine préférée !

Et une bonne baignade vendredi soir, qui se termine par le blocage de mon nerf sciatique : bloqué au lit depuis, tenté par la morphine pour échapper à cette douleur lancinante et violente.

Pyf se morfond.